lundi 6 septembre 2010

Le cachet de la poste faisant foiiii

Voici une carte en rapport avec mon deuxième lieu de travail, à savoir le site des Gorges de Véroncles. C'est un site classé "site naturel remarquable" qui fait partie du Parc Naturel Régional du Luberon et se situe entre Gordes et Joucas en Provence.
Les Gorges renferment une dizaine d'anciens moulins à eau, barrages et conduites forcées en pierre de taille, des vestiges de mécanisme : meule en pierre axes et roues en bois...
La construction des moulins n'a pas de dates précise elle se situe entre le XVIe et le XVIIIe, la plus part d'entre eux ont fonctionné jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle.

J'ai pour cette carte pensé tout de suite à faire un mélange entre les lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet et des éléments que l'on pouvait trouver sur les différentes tables d'orientations tout au long de la randonnée.

Pour information Alphonse Daudet est né en 1840, décédé en 1897. Il débuta la littérature à 17 ans avec des poèmes...
Pour des raisons de santé il s'éloigna de Paris et fit plusieurs séjours en Provence, dont il était originaire.
Il est l'auteur entre autre de l'oeuvre intitulé : "Les lettres de mon Moulin"
J'ai donc choisi de partager une de ces lettres, qui n'est autre que l'histoire de
"La chèvre de M. Seguin" enfin un extrait.

11,3 x 17,5 cm

Le recto :
J'ai récupéré un symbole figurant sur les tables d'orientation qui sont à mon sens des caractères typographiques qui forment une meule.
J'ai décidé dans un extraire un alphabet.

Nous avons plusieurs clin d'oeil dans le titre, qui renvoi aux lettres, en tant que courrier, en tant qu'alphabet et bien sûr à l'oeuvre d'Alphonse Daudet.
Vous avez donc "mes" lettres de "mon" moulin avec leur clé de fabrication et une amorce au texte qui se trouve au verso.

On trouve également un balisage de randonné qui symbolise ici un "tourne à droite", à la fois référence à la randonnée, et incite le lecteur à tourner la carte.
Le code couleur est celui de la randonnée à savoir GRP (sentier de Grande Randonnée de Pays)

11,3 x 17,5 cm

Le verso :
Vous y trouvez donc un extrait du texte de "La chèvre de M. Seguin" avec quelque modification, car ici je m'adresse à Patrice Chaminade.
Vous trouverez ci-dessous, le texte modifié avec en rouge les corrections apportées, puis le texte original.

Le texte :
Avant Propos: ce texte ne doit pas être pris au premier degrés, j'ai gardé un maximum d'éléments du texte original afin de ne pas dénaturé son caractère, son humour.

Texte modifié (extrait)

C. Patrice

Professeur de typographie à Pau.


Tu seras bien toujours le même, mon pauvre Patrice !

Comment ! On t'offre une place de typographe dans un

bon atelier de Paris, et tu as l'aplomb de refuser...

Mais regarde- toi, malheureux garçon ! Regarde ce pourpoint

jaune troué, ce vélo en déroute, cette face maigre qui crie

la faim. Voilà pourtant où t'a conduit la passion des belles

lettres ! Voilà pourtant ce que t'ont valu dix ans de loyaux services

dans les pages de « Graphisme en France »... Est-ce que tu n'as

pas honte, à la fin ?

Fais-toi donc typographe, imbécile ! Fais-toi typographe !

Tu gagneras de beaux écus à la rose, tu auras ton couvert

chez Grapus, et tu pourras te montrer les jours de vernissage

avec une casse neuve à ta barrette...

Non ? Tu ne veux pas ? Tu prétends rester libre à ta guise

jusqu'au bout... Eh bien, écoute un peu l'histoire de

« la chèvre de M. seguin ». Tu verras ce que l'on gagne à

vouloir vivre libre. [...]


Texte original (extrait)

A M. Gringoire,

poète lyrique à Paris.


Tu seras bien toujours le même, mon pauvre Gringoire !

Comment ! On t'offre une place de chroniqueur dans un

bon journal de Paris, et tu as l'aplomb de refuser...

Mais regarde- toi, malheureux garçon ! Regarde ce pourpoint

troué, ces chausses en déroute, cette face maigre qui crie

la faim. Voilà pourtant où t'a conduit la passion des belles

rimes ! Voilà ce que t'ont valu dix ans de loyaux services

dans les pages du Sire Apollo... Est-ce que tu n'as pas

honte, à la fin ?

Fais-toi donc chroniqueur, imbécile ! Fais-toi crhoniqueur !

Tu gagneras de beaux écus à la rose, tu auras ton couvert

chez Brébant, et tu pourras te montrer les jours de première

avec une plume neuve à ta barrette...

Non ? Tu ne veux pas ? Tu prétends rester libre à ta guise

jusqu'au bout... Eh bien, écoute un peu l'histoire de

« la chèvre de M. seguin ». Tu verras ce que l'on gagne à

vouloir vivre libre. [...]

Alphonse Daudet

« Les lettres de mon moulin »


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